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Vallée de Barèges, vallée aux catastrophes : la grande crue de 1897

Photo du rédacteur: TerscioTerscio


Maisons détruites à Barèges le long du Bastan (Haute-Pyrénées)
Maisons écroulées sur le Bastan, à Barèges (Haute-Pyrénées) ; source : Ministère de la Culture (France) - Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - diffusion RMN

Ce samedi 20 juillet 2019, la 14e étape du Tour de France se conclue au mythique col du Tourmalet. Elle aura auparavant traversé Luz-Saint-Sauveur et Barèges, deux villes situées dans la vallée du Bastan, « la vallée aux catastrophes ».

Dans les Hautes-Pyrénées, la vallée de Barèges subit régulièrement des avalanches et des crues catastrophiques. Depuis le XVe siècle, près de 200 catastrophes ont été recensées. La crue de 2013 qui marqua les esprits par les victimes et les dégâts qu'elle causa rappela celle de 1897.


Cette année là, la vallée de Barèges, surnommée « la vallée aux catastrophes », fut ravagée par les eaux du Bastan. A. Campagne, inspecteur adjoint des eaux et forêts, étudia la crue et publia ses résultats en 1902 dans l'ouvrage « La vallée de Barèges et le reboisement ». S'il note que la situation hydrographique de la vallée constitue « les causes déterminantes » des crues du Bastan, il insiste sur le déboisement, « cause primordiale de ces redoutables phénomènes ».


Maison détruite par la crue du Bastan de juin 2013 ; source : Asp. (wikimedia commons)
Maison détruite par la crue du Bastan de juin 2013 ; source : Asp. (wikimedia commons)

Le rôle de la végétation


Quelle solution pour éviter ces crues ? Le reboisement.

En 1794, l'ingénieur Lomet dans un ouvrage dédié au thermalisme dans les Pyrénées déplorait les pentes dénudées surplombant Barèges, et préconisait de reboiser. Le 13 octobre 1842, à la suite des inondations qui frappèrent les communes drômoises, le journal Le Courrier de la Drôme et de l'Ardèche consacre sa une aux inondations et au reboisement.


Une du quotidien "Le courrier de la Drôme et de l'Ardèche" datée 13 octobre 1842 et consacrée au rôle du déboisement dans les inondations ; source : lectura.plus
Une du quotidien "Le courrier de la Drôme et de l'Ardèche" datée 13 octobre 1842 et consacrée au rôle du déboisement dans les inondations ; source : lectura.plus

L'auteur de l'article revient également sur un plan préfectoral de reboisement qu'il juge largement insuffisant mais qui témoigne de la gravité de la situation :

« […] qu'est-ce que ces quelques mille plants donnés tous les quatre ou cinq ans pour un département où il y a près de 200,000 hectares à reboiser? Ne sait-on pas que 10,000 plants suffisent à peine pour un hectare, et que sur ce nombre un quart seulement arrive à réussite, même avec tous les soins possibles ? »

Le 28 juillet 1860, une loi sur le reboisement obligatoire des terrains en montagne est votée et les travaux sont décrétés d'utilité publique. La loi prévoit des subventions à l'achat de plants ou graines pour les particuliers ou les communes, ainsi que la possibilité d'exproprier ceux refusant d'exécuter le reboisement.

À Barèges, deux pépinières permanentes furent créées en fond de vallée, ainsi que de nombreuses pépinières temporaires entre 1500 et 2000m d'altitude. En dépit d'une profonde hostilité de certains montagnards (saccages de pépinières, incendies volontaires et attaque de la maison du brigadier forestier), le reboisement d'une partie du bassin versant (associé à la construction de barrages dans les ravins) eut lieu entre 1860 et 1900.

Hauteur de Luz-Saint-Sauveur à la fin du XIXe siècle (en haut) et en 2016 (en bas). En 1897, les villages de la vallée du Bastan furent ravagés par une inondation torrentielle. En cause, le déboisement ; source : Sotos (wikimedia commons) modifiée
Hauteur de Luz-Saint-Sauveur à la fin du XIXe siècle (en haut) et en 2016 (en bas). En 1897, les villages de la vallée du Bastan furent ravagés par une inondation torrentielle. En cause, le déboisement ; source : Sotos (wikimedia commons) modifiée

Lors de crues, les arbres et arbustes diminuent la vitesse d'écoulement et stockent une partie de l'eau, réduisant ainsi la violence et l'importance des inondations. La couverture végétale disperse l'énergie des gouttes de pluie, ce qui limite le ruissellement, l'érosion des sols et favorise l'infiltration. Les racines augmentent la porosité des sols tout en les stabilisant ; elles permettent à l'eau de s'infiltrer plus facilement dans les sols et d'y être stockée.

Dans la vallée de Barèges, les travaux entreprit permirent de stabiliser les pentes, freiner les écoulements, retenir une partie des précipitations et limiter les éboulements.

 

Références

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